Alors que l’on s’attendait plutôt à célébrer l’annonce d’un
nouveau venu, la nouvelle de samedi matin est tombée comme une bombe sur la
communauté des partisans de soccer montréalais. Qu’on soit d’accord ou non avec
les décisions prises par M. Marsch tout au long de la saison, on n’a
certainement pas venu venir la nouvelle à ce moment-ci de l’année.
Mais les fantômes de l’Impact en NASL sont venus hanter
cette « nouvelle » équipe de l’Impact en MLS. On avait mis l’emploi
de Jesse Marsch en doute après quelques mois cette saison, alors qu’il avait de
la difficulté à intégrer Patrice Bernier dans son alignement et que l’équipe
connaissait des résultats mitigés. Les choix de ses remplacements étaient
également douteux par moment. Mais globalement, il semblait s’être procuré son
billet pour 2013.
Du moins, c’est ce qu’avait affirmé Nick De Santis à la
pratique en soirée ouverte aux détenteurs de billets de saison. On avait alors
cru à un vent de fraicheur chez l’Impact. Enfin on osait confirmer la sécurité
d’emploi d’un entraîneur. Vint ensuite le bilan de saison mercredi, dans lequel
la direction affirma qu’elle allait réévaluer le personnel d’entraîneurs. Et
après une étude approfondie de deux journées et de longs débats, les médias
étaient convoqués samedi matin pour une annonce d’une grande importance. Les
nouveaux partisans peuvent maintenant admirer la méthode de travail de
l’Impact. Les beaux jours de la NASL sont bien loins, car cette décision elle
fait maintenant le tour des médias montréalais, vivement critiquée, et la
réputation de l’équipe se propage maintenant aux quatre coins de la ligue.
Qui voudra de l’emploi pour l’an prochain? Personne à
l’intérieur de la MLS. Entraîner l’Impact ne sera pas vu comme un défi, mais
plutôt comme un suicide. L’Impact doit faire attention de ne pas employer la
voie du Toronto FC et devenir un cimetière d’entraîneurs. On a tout de même une
solution qui se trouve au cœur de l’équipe. Quoi de mieux pour calmer la colère
des partisans et des médias que de placer à la tête du club l’ancien capitaine
de l’équipe, aimé des partisans, Mauro Biello? Ce serait une erreur. Oui, il
respecterait les quatre volontés de la direction, mais le club ne progresserait
pas nécessairement.
Il faut désormais se poser les questions : Est-ce qu’on
veut une équipe qui vend des maillots ou une équipe qui remporte des
championnats? Ou comment faire pour arriver à réussir dans les deux domaines? Avec
les vétérans italiens qui prônent une approche de jeu différente, peut-on jouer
un style Serie A et l’emporter en MLS? Plusieurs choix qui seront déterminants
pour l’avenir du club, mais des décisions qui auraient dû être prises il y a un
an. On a tout simplement l’impression qu’après une année d’expansion réussie,
l’Impact connaitra une deuxième année d’expansion en 2013.
Le moment de l’annonce est aussi douteux. La date limite des
renouvellements de billets de saison est maintenant passée. Les partisans
frustrés qui ont déjà payé leur renouvellement devront ravaler leur colère
jusqu’à l’an prochain. Toutefois, le grand public qui voudra se procurer des
billets de saison pourra le faire à partir de lundi. Comprendront-ils ce qui
vient de se passer dans l’organisation? Quel en sera l’impact? Richard Legendre
nous l’annoncera bien un jour.
Mais bon, l’Impact m’aura tout de même laissé quelque chose
d’important à ma première année à couvrir l’équipe montréalaise. Quelque chose
que je garderai pour le reste de ma carrière alors que j’ai compris un aspect
fondamental du métier. Je mettrai désormais en doute les paroles de
l’organisation. Je comprendrai que l’histoire nous rattrape toujours et qu’en
fin de compte, plus ça change, plus c’est pareil.
En terminant, j'aimerais
saluer l'homme qui a apporté un vent de fraicheur chez les personnalités
sportives montréalaises en s'intégrant à perfection dans notre Québec unique,
faisant de Montréal sa ville d'adoption. Jesse, peu importe la façon dont vous
avez quitté, les Montréalais vous accueilleront à bras ouverts à votre
prochaine visite.